La Bastille de nos jours
et le monastere francais
Les dernieres photos ( fin Mai 2003 )
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Ici aussi le monastere de Chongqing, construit, entretenu aussi par un Pere
francais.
Les Canonnières du Yang-Tsé
Arnaud d'Antin de Vaillac
Éditions France-Empire - 1972
Sont reproduits ici les passages relatifs à la Caserne
Odent les plus notables.
Elle est également évoquée aux pages 31, 229 et 231.
Les grandes Marines tenaient à être présentes sur le Yang-Tsé-Kiang
et la Marin française eut le souci de ne point se laisser distancer.
[
] les bâtiments de nos Forces Navales d'Extrême-Orient
[
] firent flotter notre pavillon sur le Fleuve Bleu. Nos trois couleurs
se déployèrent également à terre, en face de Chungking,
sur une caserne baptisée "caserne Odent" (1) mais que les
étrangers ne connaissaient que sous le nom de "The French Bastilla"
et que, pour cette raison, l'on appelait couramment "La Bastille".
(1) En souvenir d'un officier de marine, le commandant Odent, mort à la tâche pendant sa campagne sur le Haut-Fleuve.
A Chungking, Hourst [commandant de l'Olry] rendit visite au consul général
de France, M. Haas, ainsi qu'au commandant du Woodcok, seule autre canonnière
présente sur rade. Il reçut la petite colonie française
de Chungking: M. Hauchecorne, gérant du consulat, M. Kremer, employé
des douanes impériales, M. Valentin, "naguère professeur
à Shanghai, en mission d'exploration scientifique et commerciale",
M. Coffiney, "courageux commerçant qui est venu installer à
Chungking une factorerie", M. Duclos, directeur de la Société
Française du Szechwan, qui mit à sa disposition des magasins
situés sur le terrain de Wankiato, sur la rive opposée de Chungking.
Un plan d'eau abrité existait à Wankiato. L'Olry en fit son
point de mouillage.
Peu après son arrivée [en 1902] à Chungking, Hourst avait
été autorisé à acheter un terrain à Wankiato,
sur la rive droite du Fleuve. Wankiato se traduit par "pierre d'attente
de l'épouse". Une légende est à l'origine de ce
nom. Elle "rapporte qu'un empereur du temps des trois empires étant
parti pour une guerre, l'impératrice, restée à Chungking,
venir chaque jour tenir sa cour sur la pierre pour apercevoir de plus loin
l'époux revenant par le fleuve sur sa flotte de jonques" (1).
Les Chinois tenaient en outre le site pour particuièrement propice,
parce que creusé par le fleuve sur la veine du Tigre et la veine du
Dragon, toutes deux privilégiées, surtout la dernière,
du point de vue géomantique.
Sur ce terrain, Hourst entama la construction d'une caserne, solidement assise
sur un mur de soutènement de 10 mètres de haut. La plate-forme
supérieure s'élevera à 30 mètres au-dessus des
basses eaux, hauteur imposante encore que juste suffisante lors de certaines
grandes crues. "L'établissement de la Marine à Wankiato",
écrit le capitaine de vaisseau de Carsalade du Pont dans son précieux
ouvrage La Marine française sur le Haut Yang-Tsé, édité
par l'Académie de Marine, "
comportera, une fois terminé,
de vastes logements pour les officiers et l'équipage, un atelier, des
soutes et des magasins entourant une cour fermée. On y accèdera
par un large escalier flanqué de deux lions de pierre et un porche
monumental décoré à la chinoise, surmonté d'un
coq gaulois et timbré d'une ancre. Cette imposante bâtisse, reposant
sur un socle en pierre de taille de 10 mètres de hauteur, domine la
crique où s'amarre l'Olry. Elle est visible de très loin et
donne "de la face" à la Marine française. Les marins
la baptisent familièrement "La Bastide", terme que les Étrangers,
peu familiarisés avec le provençal, transformeront en 'Bastille'
"
A Suifu [sans doute l'actuelle ville de Yibin, à 200 km au sud-ouest
de Chongqing] , Hourst avait mené à bien une réalisation
du même ordre. Suifu n'était pas ouvert au commerce étranger;
l'implantation territoriale de la Marine francçaise se heurtait par
conséquent à un insurmontable obstacle juridique. La difficulté
fut tournée grâce au bon vouloir des missionnaires qui, eux,
avaient le droit de posséder des immeubles à Suifu. Le Provicaire
de (sic) Missions Étrangères, le R.P. de Guébriant, fit
acheter un terrain, sur la rive droite, face à la ville, et le revendit
à la Marine. Nous disposames ainsi, au terminus du bief supérieur
du haut Yang-Tsé, d'une base de ravitaillement et d'approvisionnement,
qui fut dotée ultérieurement d'un logement pour le personnel
et d'un terrain de jeu.
(1) Hourst, Dans les rapides du Fleuve Bleu, Plon-Nourrit, 1904
En présence d'une situation qui s'envenimait chaque jour, l'amiral
decoux ordonna, le 18 septembre 1940, le désarmement sur place du Balny,
le transfert de la caserne Odent à l'Ambassade de France en Chine et
le retour à Hanoi de l'état-major et de l'équipage de
la canonnière et de la caserne.